Gravelines Bertrand Ringot songe à un plan de relance et de soutien pour se relever après la crise.
Une fois la lourde organisation du télétravail mise en place au sein de la collectivité, les nouveaux services lancés pour répondre aux besoins des habitants (lire ci-contre), on aurait pu penser le maire souffler. Si les missions ont été réparties dans les différents services de la Ville, Bertrand Ringot veut aller encore plus loin. Son nouveau cheval de bataille : imaginer un plan de relance pour se relever, au plus vite, de cette crise sans précédent. « Il y a eu une première phase d’organisation qui a pris une à deux semaines. Puis, on a eu une série de débats sur l’ouverture des marchés, des jardins... » Le voilà désormais mobilisé sur un plan de relance et de soutien les commerçants, artisans et entreprises de sa commune. Concrètement ? Le repas des aînés, organisé chaque année en juin sera probablement annulé ; il est, par exemple, envisagé que la somme correspondante (50 000 euros) se transforme en bons d’achat pour les commerçants et artisans de la commune. Ce dispositif pourrait aussi concerner le colis des aînés. La Ville pourrait passer commande avant le dernier trimestre de l’année. « L’activité économique devra redémarrer au plus vite. »
Ce plan de relance, Bertrand Ringot aimerait le développer à l’échelle communautaire. Si l’élu pressent que la fin du confinement, ce n’est pas pour maintenant, il veut d’ores et déjà préparer les budgets. Celui de 2020, à Gravelines, a pourtant été voté. Mais l’impact de la crise du coronavirus laissera des traces à long terme : « Entre les recettes votées et les recettes qu’on aura, on ne sera pas sur le même budget. Est-ce que l’État a appréhendé les conséquences fiscales et budgétaires pour 2021 ? D’abord pour l’État, mais aussi pour les collectivités ? » Autant de questions qui restent en suspens. Et auxquelles il faut anticiper de premiers éléments de réponses. « On travaille, en attendant, sur ce plan de relance. »
LES FONDATIONS DU DISPOSITIF
Un plan qui n’en est qu’à ses balbutiements, mais qui a déjà tracé des lignes de réflexion qui donnent le ton : le règlement rapide des factures en instance effectué par la Ville ou le Sivom de l’Aa ; l’anticipation des commandes auprès des commerçants et artisans prévues au budget ; la campagne de promotion des commerces (déjà engagée)... « Il faut tenir bon ! » Et la Ville affiche un soutien sans faille pour limiter, au maximum, la casse au sortir de cette crise.
LA COMMUNICATION PLUS QUE JAMAIS MOBILISÉE
Si le service communication de la Ville est également contraint à télétravailler, les sept agents concernés ne chôment pas dans cette période. Les réunions quotidiennes passent par Messenger : « Ça permet d’être plus réactif que les mails » , glisse Melaine Delrue, responsable communication. Dès le matin, les tâches de chacun sont dispatchées, les graphistes soumettent leurs créations, dans l’attente d’une validation… Un cheminement semblable à celui que vit, au quotidien, l’équipe de communication, hors confinement. « On fait aussi des conférences téléphoniques, ça permet de garder un lien de vive voix avec les collègues. »
Vu le nombre de dispositifs et d’actions mis en place par la Ville, le service doit être des plus réactifs. À commencer par les réseaux sociaux, et notamment la page ville de Gravelines. Ou encore le site Internet : « On y propose désormais une foire aux questions (FAQ). » Avec toujours dans l’idée de répondre, le plus rapidement possible, aux interrogations de la population. « On la renseigne également sur tout ce qui est mis en place, mais aussi sur les mesures prises, au fil du temps, par le gouvernement. » On y trouve, entre autres, un point régulier sur les commerces, par exemple, entre livraisons et ventes à emporter.
Pour proposer du contenu hors Covid-19, la communication, en collaboration avec les autres services municipaux, crée des nouveaux rendez-vous. À l’image d’un quiz, deux fois par semaine, avec des questions relatives à la vie gravelinoise. « Ça nous permet de parler d’autre chose que de l’actualité du moment. »
280 entités que la Ville est prête à suivre
La machine municipale est lancée dans un défi de taille : parmi ses commerçants, artisans et PME (petites et moyennes entreprises), la Ville se pose comme un référent pour les accompagner dans cette période délicate. À la tête de ce navire, Alexandre Bellart : « On a instauré tout un suivi pour identifier les problématiques rencontrées et les actions qui ont déjà été mises en place. » Avec les banques ou les experts-comptables, par exemple. L’idée qui se cache derrière ce dispositif, c’est de savoir si les charges peuvent encore être payées ou pas. « Il ne faut pas trop reporter ces charges pour ne pas se retrouver dans une situation trop compliquée dans six mois. »
Un relais vers les dispositifs d’aide existants
Pour éviter cette situation, la Ville contacte chaque personne concernée. Un relais qui va au-delà de l’accompagnement de la Municipalité, laquelle travaille également en étroite collaboration avec la Communauté urbaine de Dunkerque, la Chambre des métiers et de l’artisanat, la Chambre de commerce et d’industrie ou encore la Région. « On a une veille permanente sur tous les dispositifs proposés par l’État. » Suivie d’un aiguillage sur les aides possibles et les actions à entreprendre dès maintenant. Toujours dans l’idée d’éviter des liquidations ou d’autres mauvaises nouvelles. « Aujourd’hui, on suit près de 280 entités ; c’est colossal ! »
De l’incertitude à l’inquiétude
Un travail de fourmi qui a pour vocation de sauver plus d’une entreprise ou d’un commerce au sortir de cette crise. « Même si les gens sont contents qu’on soit là pour les accompagner, on reste sur un contexte particulier avec beaucoup de craintes. » Et notamment la vision au jour le jour de la situation de chacun. Cette incertitude continuera de créer de l’inquiétude dans la tête des commerçants, artisans et entrepreneurs tant qu’ils ne parviendront pas à se projeter sur deux à trois mois. D’où ce rôle de conseiller et de facilitateur que joue la Ville : « Nous sommes là pour entendre les doléances et aider à actionner des leviers. »
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