Mesdames, Messieurs,
C’est le cœur lourd et l’âme triste que nous nous retrouvons aujourd’hui pour rendre un hommage à Monsieur Samuel PATY comme dans toutes les communes à l’initiative des Maires de France.
Professeur d’histoire-géographie au collège du Bois de l’autre à Conflans-Sainte-Honorine, âgé de 47 ans et père d’un enfant de 5 ans, Monsieur Samuel PATY a été lâchement assassiné vendredi dernier en pleine rue, au seul motif d’avoir donné un cours sur la liberté d’expression, durant lequel il a montré des caricatures et engagé un débat …
Décrit par ses collègues et par sa hiérarchie comme profondément engagé dans la promotion des valeurs de la République, Monsieur Samuel PATY avait sa mission d’enseignant chevillée au corps et souhaitait que ses élèves comprennent toute l’importance de la liberté d’expression et d’opinions, ici en France, pays des Lumières.
Comme lors des attentats de Charlie Hebdo, de la prise d’otage de l’Hypercacher, des attentats au Bataclan et à Nice, c’est notre liberté qui est, une nouvelle fois, encore aujourd’hui , attaquée et meurtrie.
Nous sommes tous dans un profond désarroi, l’incompréhension et disons le aussi dans la colère.
Notre liberté, qui nous permet de croire ou de ne pas croire.
Notre liberté de nous révolter contre ce qui nous semble injuste.
Notre liberté de penser la vie, de penser sa vie et de penser le monde.
Notre liberté de nous exprimer avec nos idées et nos mots, sans tabou ni interdit.
Notre liberté, valeur intrinsèque de la République et de ce que nous sommes.
C’est la fierté de cette liberté que nous laisse en héritage Monsieur Samuel PATY.
Il nous transmet la détermination de lutter sans relâche contre l’obscurantisme, la haine et la violence. Il nous transmet aussi sa force, son volontarisme, son état d’esprit d’enseignant.
Cet homme, ce « prof qui donnait l’envie d’apprendre » comme le décrivaient ses élèves, ce « hussard noir de la République » pour emprunter les mots de Charles PEGUY, nous transmet le flambeau pour nous enjoindre à toujours résister et à ne jamais rien concéder aux valeurs constitutives de notre République.
Nous nous joignons aujourd’hui à tous les enseignants de France, endeuillés.
Nous avons une pensée émue pour son fils, aujourd’hui pupille de la nation et pour le reste de sa famille.
Vous nous trouverez toujours à vos côtés, pour qu’ensemble et partout, nous donnions un sens à notre devise : « Liberté, Egalité, Fraternité ».
Vive la République.
Vive la France.