Le maire sortant a choisi le Phare dunkerquois pour expliquer sa candidature à sa propre succession. Bertrand Ringot pense être le plus à même pour relever des défis majeurs.
Parcours
- Bertrand Ringot (PS) est élu maire de Gravelines en mars 2001 pour la première fois.
- Depuis 2001, il est aussi vice-président de la Communauté urbaine de Dunkerque.
- De 2011 à 2015, il devient conseiller général du canton de Gravelines.
- De 2014 à 2015, il est vice-président au Conseil départemental.
- Depuis 2015, il est conseiller départemental du canton de Grande-Synthe.
Cette candidature n’est pas une surprise. A-t-elle, néanmoins, demandé un délai de réflexion ?
Ce n’est jamais évident, on ne repart pas naturellement ; ça demande une réflexion. C’est quand même un engagement de six ans. Je me suis posé des questions.
Pourquoi y retourner ? J’ai l’envie et l’énergie. Je n’ai que 53 ans, j’ai l’expérience et puis, c’est vrai – et c’est un élément important –, j’ai une bonne équipe ! Elle sera d’ailleurs renouvelée à peu près au tiers, comme à chaque mandat. Depuis 2001, sur les 33 élus, il restera six ou sept personnes.
Quelques maires sortants annoncent que ce sera leur dernier mandat, est-ce votre cas ?
Non, j’ai encore des défis à relever à Gravelines.
J’apparais le mieux placé pour répondre à ces enjeux
Quels sont ces enjeux ?
Il y a l’enjeu du développement portuaire et économique de l’ouest de l’agglomération. Un développement aussi de l’habitat dans un contexte environnemental à préserver.
Nous avons aussi la problématique du port départemental, la question de Sportica, du bord de mer, le développement du PAarc.
Pourquoi seriez-vous le « mieux placé » ?
On sort d’un mandat difficile.
C’est la première fois que Gravelines a vu ses revenus diminuer : près de 30 millions d’euros cumulés !
Néanmoins, ça a été un mandat durant lequel on a beaucoup investi, avec près de 6 millions d’euros par an en moyenne.
Il fallait réduire le train de vie et ça n’avait jamais été fait, tout du moins à cette échelle.
Ça a été un mandat de gestion.
À quoi va ressembler la campagne de Bertrand Ringot ?
J’essaie de me remettre dans une posture d’écoute comme j’ai pu l’être la première fois.
Je fais aussi des réunions chez des particuliers, j’espère en faire entre 30 et 40.
J’aurai également des réunions publiques dans les hameaux. Et puis, je rouvre un local ce samedi, rue Adolphe-Torris, qui sera un lieu d’échange.
Une campagne qui va ressembler aux précédentes, donc ?
On ne repart pas pour faire la même chose, il faut de nouvelles idées.
Nous avons aussi de nouveaux habitants arrivés. Les problèmes de la ville, je les connais ; je reste accessible pendant les manifestations, je fais les carnavals, les gens peuvent me parler !
Il faut résoudre tous les problèmes et habituer les gens à rencontrer aussi les adjoints et les conseillers.
Plutôt inquiet de réussir à décrocher un quatrième mandat ou plutôt optimiste ?
Je suis un compétiteur dans l’âme. Le message que je délivre à mes colistiers : se mettre en situation de convaincre. Gagner pour gagner, ça n’a pas beaucoup de sens. Il faut savoir pourquoi on veut gagner, ce que l’on veut impulser. Je souhaite d’ailleurs trancher un certain nombre de sujets avant d’être en fonction, notamment sur le patrimoine. Il y a une approche communautaire à évoquer.
Par exemple, pour Sportica et le port, j’ai besoin d’être soutenu par la Cud ; il faudra trouver un équilibre sur la ventilation des investissements et c’est un exercice difficile pour celui qui sera à la tête de la communauté.
Gravelines a cette particularité de présenter de nombreux élus lors de réunions ou d’événements dans la commune. Vous êtes en campagne pendant toute la durée du mandat ?
J’ai une équipe mobilisée sur le terrain ; c’est le résultat d’une ambiance que je m’efforce d’instaurer. On a équilibré une liste par quartier, les élus quadrillent le terrain pour qu’on soit représentatif. J’ai choisi des personnes investies associativement ou qui connaissent les affaires. Sur nos événements, on tient un tableau de permanences.
Nous devons aussi penser à préparer 2026, car la plupart des adjoints ne seront plus candidats.
Je dois ainsi préparer la nouvelle génération d’adjoints en 2026. C’est pour cette raison que je passe beaucoup de temps à constituer ma liste.
Quels changements sont à attendre dans votre future liste ?
Je pense que je vais l’expertiser encore plus ; c’est nécessaire aujourd’hui. L’expérience, c’est essentiel pour façonner l’équipe. Ce mandat-ci, si je l’avais vécu comme un premier, avec toutes les pertes financières, ç’aurait été difficile. Là, j’ai pu juguler avec un peu d’expérience et des efforts de gestion. Les compétences des élus doivent être rehaussées mandat après mandat.
Cette fois, j’aurais un élu au dialogue social. Je vais mieux préciser la feuille de route des élus, avec des objectifs prioritaires.
À quoi devra ressembler le maire de Gravelines en 2020 ?
Compte tenu des enjeux liés à l’énergie, au port, aux équipements sportifs, à l’attractivité touristique, il sera un acteur régional ; ça doit être une locomotive du territoire.